Cette série c’est un peu pour moi le mystère du lien que j’ai avec la photo, puis avec ma sœur. 

C’est elle sur les images, et c’est ensemble qu’on a commencé à en faire quand on était petites. 

Elles ont toutes été prises de manière complètement improvisée, c’est une façon de créer dont j’ai besoin souvent. Saisir le boitier par envie et rien d’autre, sur un coup tête, presque par pulsion. Je crois que le lien et la confiance qu’on partage avec Julia me permettent quand je la photographie de m’évader quelque part où l’inconscient prend entièrement le relais, et quand je découvre les images j’ai l’impression de regarder à l’intérieur de moi et de presque toucher quelque chose. L’existence me paraît alors un peu plus concrète. 

C’est le plus mystérieux des sentiments que j’ai pu expérimenter, et ça me fascine à chaque fois. 

Toujours, en repensant au moment où j’ai pris l’image, j’ai un trou dans la mémoire, comme si à cet exact instant j’avais été saisie de cécité. Je sais, qu’à ce moment là, j’ai vu avec autre chose que mes yeux, et c’est indéniablement autour d’eux que gravitent ces images.

Souvenirs de l'expo

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